Par les temps qui courrent, il nous parait important d'imaginer des formes de production légères : adaptables, transportables, modulables, où le peu de contraintes de mise en œuvre laisse la part belle à notre exigence de recherche chorégraphique, à notre propre rythme, à notre droit de réponse artistique à cet environnement en mouvement, et à notre désir de nouveaux espaces de jeu.

La question de la légèreté traverse toute l'histoire de la danse : la multiplicité des approches dans le rapport au poids, à l'élévation ou à l'ancrage, signe autant de vocabulaires corporels et de courants chorégraphiques, tentant chacun de définir sa posture en regard de l’inéluctable contrainte de la gravité et de notre bipède verticalité.

Influencés nous sommes, par la pluie et le beau temps, par un mot, une idée, une vision, une chanson, une culture partagée ou singulière, par des générations de danseurs, par l'espace que l'on habite, par la multitude d'informations qui nous traversent.

Influents nous nous voulons, par chacun de nos gestes et de nos intentions et leurs possibles répercussions. Il nous incombe de les connaître, de les reconnaître, de les choisir, de leur donner une portée, un résonance. C'est là notre immense pouvoir, magique ou pratique.

Au croisement de ces considérations, ce projet nous propose un espace de réflexion incarnée et de mise en œuvre performative : nos corps seront tantôt stations météorologiques, réceptionnant, récoltant et retranscrivant des données - tantôt tables d'orientation, imposant leurs repères pour une lecture guidée de l'espace - tantôt matériaux de construction, agents de destruction - tantôt poids morts, poids plumes, ou présences spectrales résonnant avec l'environnement, donnant à voir, à sentir, à fantasmer cet autour qui nous pénètre et que nous pénétrons.